Comment sortir du burn-out?

Le traitement du burn-out nécessite un arrêt de travail et une réelle remise en question. Qui consulter? Quand peut-on reprendre le travail? Comment éviter de rechuter? Nous faisons le point!

Le burn-out n’arrive pas en un jour. Il s’installe sur des mois, des années… On peut distinguer 3 stades qui mènent au burn-out complet. En fonction du stade, l’attitude à adopter diffère.

Stade 1: l’épuisement émotionnel

La personne commence à avoir du mal à gérer son stress au quotidien, elle devient irritable, présente des troubles de la concentration et gère difficilement ses émotions. Le traitement: lever le pied et prendre des vacances.

Stade 2: la déshumanisation

Pour se protéger du stress qu’elle n’arrive plus à gérer, la personne se coupe des autres. Elle peut devenir agressive ou indifférente par rapport à ses collègues, ses supérieurs mais aussi ses proches.

Même les vacances ne lui permettent plus de relâcher la pression. Le traitement: aller consulter pour parler de ses difficultés. Des arrêts maladie de 4 à 6 mois sont souvent nécessaires.

Stade 3: le burn-out complet

Le burn-out est installé, la personne est vidée de l’intérieur et elle s’effondre. Elle a perdu sa joie de vivre, sa motivation, son estime de soi. Souvent, elle a fait le vide autour d’elle. Et elle se retrouve incapable de travailler, soit parce qu’elle sombre dans une dépression, soit parce qu’elle a développé une affection physique (infarctus, AVC…). Le traitement: des arrêts maladie de 1 à 2 ans sont souvent nécessaires, parfois plus.

Si vous pensez être en burn-out, la première personne à aller voir est votre médecin généraliste afin qu’il puisse faire un bilan de santé complet. Objectif: écarter d’autres problèmes de santé et traiter les symptômes physiques du burn-out.

Vous pouvez aussi vous tourner vers le médecin du travail de votre entreprise, si vous avez confiance en lui. À un stade précoce de burn-out, il peut être un bon allié pour trouver des solutions concrètes pour améliorer votre situation au travail (changement de poste, de service, d’horaire, passage en temps partiel…).

À partir du stade 2 de burn-out, il est essentiel de consulter un psychothérapeute pour réfléchir aux facteurs qui ont favorisé sa survenue afin d’éviter les récidives, qui sont fréquentes. Demandez conseil à votre médecin généraliste pour trouver le bon spécialiste. L’idéal est un psychologue clinicien formé en psychothérapie et spécialisé dans le burn-out.

En complément, faire appel à un coach professionnel est aussi bénéfique afin detrouver des solutions concrètes pour changer votre façon de travailler (mieux s’organiser et prioriser, apprendre à déléguer, à gérer une équipe…).

Un travailleur qui a fait un burn-out a quatre fois plus de chances d’en faire un deuxième. C’est pourquoi il est essentiel d’opérer des changements:

• Réfléchir au sens qu’on donne au travail et aux éléments dans notre personnalité qui ont pu favoriser la survenue du burn-out et les travailler avec un psychothérapeute.
• Identifier les ressources dans notre vie privée sur lesquelles on peut s’appuyer pour s’épanouir (familles, amis, hobbys…) et les développer.
• Améliorer notre façon de travailler (apprendre à déléguer, à s’organiser, à dire non, à ne pas travailler le soir et le week-end…).
• Adapter sa carrière: passer à temps partiel, changer de poste, d’équipe, de service, d’entreprise, envisager une reconversion professionnelle…

Le moment de la reprise sera discuté avec le thérapeute et celle-ci doit être progressive, par exemple à temps partiel au début. Les rechutes font partie du processus de guérison. Elles seront analysées avec le thérapeute pour en comprendre les causes.

Article réalisé en collaboration avec le Dr Michel Delbrouck, médecin-psychothérapeute, psychanalyste, enseignant en psychopathologie et auteur du livre «Comment traiter le burn-out» (Éd. De Boeck).