Qu’est-ce que le burn-out?

Reconnu il y a peu comme une véritable maladie liée au travail par l’OMS, le burn-out touche de nombreux travailleurs. De quoi s’agit-il exactement, à quoi est-il dû et comment le reconnaître?

Selon l’OMS, le burn-out est un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès. Il se caractérise par trois éléments:

• Un sentiment d’épuisement
• Du cynisme ou des sentiments négativistes liés à son travail
• Une efficacité professionnelle réduite

Il est encore difficile d’obtenir des chiffres objectifs du burn-out mais, selon le burn-out assessment tool (BAT), un nouvel outil développé par la KUL basé sur un questionnaire aux travailleurs, plus d’un travailleur sur 6 serait très probablement en burn-out ou à risque. En outre, selon l’INAMI, plus de 25.000 salariés sont en incapacité de travail de longue durée à cause d’un burn-out.

Le burn-out touche souvent des personnes idéalistes, perfectionnistes ou ambitieuses… qui s’investissent de manière excessive dans leur travail. Avec le temps, celles-ci finissent par s’épuiser et deviennent frustrées de ne pas recevoir ce qu’elles méritent en retour. Elles ne trouvent plus de sens dans leur travail, elles ne sont plus en accord avec les valeurs de l’entreprise et se démotivent. Elles commencent à avoir plus de mal à gérer leur stress, elles deviennent irritables, se coupent des autres… Au bout de plusieurs mois ou années, elles peuvent finir par s’effondrer et sombrer dans la dépression ou développer une affection physique qui les oblige à arrêter de travailler malgré elles.

Le burn-out va provoquer trois types de symptômes:

• Psychiques: humeur dépressive, troubles de la mémoire, difficultés de concentration…
• Comportementaux: agressivité, cynisme, tendance à s’isoler…
• Physiques: troubles du sommeil, maux de dos, maux de tête, troubles gastro-intestinaux, hypertension artérielle…

Pourquoi une personne bascule-t-elle dans le burn-out? Le stress chronique subi au travail joue un rôle indéniable, mais on remarque qu’il s’agit généralement d’une combinaison de facteurs:

• Professionnels: surcharge de travail, manque d’autonomie, de reconnaissance, conflit de valeur avec l’entreprise, leadership coercitif et non participatif…
• Personnels: certains profils psychologiques sont plus vulnérables au risque de burn-out: perfectionnisme, idéalisme, besoin de reconnaissance exacerbé, difficultés à dire non, à déléguer, ou présence dans son histoire de divers traumatismes…
• Environnementaux: licenciements, fusions, restructurations, conflits, harcèlements…

Le burn-out peut être confondu avec la dépression car il provoque les mêmes symptômes. Deux éléments vont faire pencher la balance vers le diagnostic de burn-out:

• Le contexte du travail peut être mis en cause.
• Le fonctionnement de la personne peut sembler normal pendant des mois, voire des années. La personne reste tonique, voire hypertonique, malgré son épuisement intérieur, ce qui rend parfois le diagnostic difficile. Par contre, en cas de dépression classique, la personne est incapable de mener sa vie comme avant à cause du ralentissement de ses idées, de ses mouvements et de sa culpabilité…

Si la personne ne lève pas le pied et qu’elle va jusqu’à un épuisement complet, elle peut sombrer dans une dépression majeure.

Le terme «burn-out» vient de l’anglais «to burn», qui signifie «se consumer». Il peut être comparé à l’incendie d’un immeuble qui prend feu à l’intérieur, mais semble encore intact à l’extérieur. Lorsqu’une personne est en burn-out, elle peut pendant longtemps «tenir debout» et continuer à travailler, mais pourtant elle se vide peu à peu intérieurement, jusqu’à ce qu’elle s’effondre. Il est important de dépister le burn-out avant d’arriver à ce stade ultime, car la récupération peut alors être longue et difficile.

Découvrez comment sortir du burn-out et nos 10 règles d'or pour l'éviter

Article réalisé en collaboration avec le Dr Michel Delbrouck, médecin-psychothérapeute, psychanalyste, enseignant en psychopathologie et auteur du livre «Comment traiter le burn-out» (Éd. De Boeck).