Vaccin: dangereux pour la santé ?
Les mouvements anti-vaccins ont le vent en poupe ces dernières années et beaucoup de fake news circulent sur les vaccins. Petit tour de la question pour démêler le vrai du faux.
Aux origines du mouvement anti-vaccins
Le mouvement anti-vaccins a pris son essor en France et a ensuite essaimé dans d'autres pays francophones, parmi lesquels la Belgique. La raison? Durant les années 90, les autorités françaises avaient lancé en milieu scolaire une vaste campagne de vaccination contre l'hépatite B. Au cours de cette période, des cas de sclérose en plaques (SEP) ont été rapportés et l'État français a décidé de suspendre cette campagne de vaccination. Pourtant aucune étude n'a, par la suite, pu démontrer un lien entre vaccin contre l'hépatite B et sclérose en plaques. Mais le mal était fait et la suspicion jetée sur l'ensemble des vaccins.
Fake news versus bon sens
Pour comprendre la survenue des cas de SEP pendant cette période, il faut tenir compte du contexte. Pendant les années 90, le vaccin contre l'hépatite B a été administré à une très large échelle (plus de 75 millions de doses fin 1997). Il n'est donc pas surprenant que des cas des SEP aient été détectés durant cette même période, sans qu'on puisse identifier d'autres coupables que le hasard. C'est d'autant plus vrai que les médecins ont davantage tendance à rapporter un diagnostic de SEP aux autorités sanitaires lorsqu'ils savent que leur patient a reçu un vaccin (ou tout autre traitement médical) peu avant.
Des substances toxiques dans les vaccins?
Les mouvements anti-vaccins pointent fréquemment la présence d'aluminium, mais aussi de protéines étrangères (porc, oeuf) dans les vaccins. Qu'en est-il exactement?
• L'aluminium: L'aluminium est utilisé dans les vaccins pour améliorer la réponse immunitaire de l'organisme. Les anti-vaccins dénoncent sa prétendue toxicité, surtout pour les bébés. En réalité, la quantité totale d'aluminium qu'un nourrisson reçoit via les vaccins durant les six premiers mois de sa vie est bien moindre (2,8 mg) que celle qu'il absorbe par le biais du lait maternel (7 mg) ou du lait en poudre (40 mg) durant la même période.
• La gélatine: Attention, fake news taille mammouth! Quoi qu'en disent leurs opposants, les vaccins ne contiennent pas de gélatine de porc. La gélatine présente dans certains vaccins est une gélatine synthétique, donc totalement artificielle.
• Les oeufs: Pendant longtemps, le vaccin contre la grippe, dont le virus est cultivé sur des oeufs, fut contre-indiqué pour les personnes souffrant d'une allergie aux oeufs. Aujourd'hui, les procédés de purification du vaccin sont tels qu'il est sans danger pour la plupart d'entre elles. Toutefois, par mesure de précaution,il est recommandé aux personnes qui ont déjà présenté une réaction allergique sévère (oedème de Quincke, détresse respiratoire…) de se faire vacciner en milieu hospitalier. Pour les autres, seuls le vaccin contre la fièvre jaune et celui contre la rage peuvent être problématiques puisqu'ils contiennent davantage de protéines d'oeuf. Ces vaccins doivent donc faire l'objet d'une discussion préalable avec le médecin traitant.
Quels risques réels?
Le seul véritable risque lié aux vaccins est le choc anaphylactique, une réaction allergique aussi extrême que rare (1 cas sur 1 million de vaccinations). Il survient en général dans les 15 à 20 minutes après l'injection du vaccin. D'où l'intérêt de se faire vacciner en milieu hospitalier ou de patienter quelques minutes chez son médecin avant de repartir chez soi.