Certaines femmes sont effrayées par l’acte en lui-même. D’autres ont eu une première expérience d’accouchement où la technique médicale a pris toute la place et souhaitent vivre un autre type d’accouchement, plus naturel. En éliminant leurs peurs par diverses méthodes (haptonomie, hypnose,…), elles réalisent que la pleine capacité d’accoucher leur appartient.
Les nouvelles générations de femmes sont de plus en plus intéressées par la physiologie naturelle de l’accouchement. Ce n’est pas tant l’utilisation de la péridurale elle-même qui interpelle mais bien le fait que ceci amène d’autres conséquences, telles que l’utilisation d’ocytocine synthétique par exemple, une hormone normalement produite naturellement par le corps de la femme pendant le travail.
Bien qu’accoucher soit un énorme travail, le corps de la femme a la capacité intrinsèque de fabriquer son propre «cocktail hormonal» pendant l’accouchement. Grâce à ce mélange (composé d’ocytocine, mélatonine, prolactine, adrénaline) ajusté spontanément à chaque instant, son corps libérera naturellement des endorphines («cousines» de la morphine et de la cocaïne) qui auront un effet antidouleur. En outre, certaines techniques de préparation à l’accouchement permettent de mieux gérer cette douleur. La pratique régulière de l’autohypnose par exemple permet de réduire la douleur d’environ 50%. La «pleine conscience» permet quant à elle d’observer la douleur sans rentrer dans la souffrance. A titre d’exemple, ne plus percevoir les contractions comme une douleur inutile mais une guidance vers la meilleure position pour aider le bébé à avancer.
La péridurale peut être réalisée dès que le travail a commencé, c’est-à-dire que vos contractions sont régulières et que l’ouverture du col augmente. Elle est généralement proposée lorsque les contractions sont plus rapprochées et que la douleur s’intensifie, mais vous pouvez en bénéficier plus tôt, si vous souffrez déjà beaucoup. Il ne faut pas non plus la faire trop tard car elle met 10 à 15 minutes à agir.
Le moment venu, l’anesthésiste vous demandera de vous asseoir ou de vous allonger sur le côté. Il vous fera tout d’abord une anesthésie locale dans le bas du dos, avec une petite aiguille, ce qui peut être légèrement douloureux. Mais vous ne sentirez rien lorsqu’il vous piquera entre deux vertèbres lombaires afin d’introduire un petit tuyau (cathéter) dans l’espace péridural, d’où partent les racines nerveuses qui transmettent les douleurs utérines et vaginales au cerveau. Ce cathéter restera en place pendant l’accouchement et sera relié à une pompe qui va injecter régulièrement de petites doses de produits analgésiques et anesthésiques. Vous aurez aussi probablement la possibilité d’appuyer vous-même sur un bouton pour recevoir des doses supplémentaires.
Votre bébé recevra un peu d’anesthésiant à travers le placenta mais à très faible dose. Les bébés nés sous péridurale ne sont d’ailleurs pas plus endormis à la naissance, ils font d’aussi bons résultats au score d’Apgar, un test de vitalité réalisé à la naissance.
Une fois que la péridurale fera effet, vous ne devriez plus ressentir la douleur, mais bien la contraction. Vous serez donc en mesure de pousser et de sentir le bébé passer. On administre aujourd’hui de plus faibles concentrations de produit qu’auparavant afin de pouvoir contrôler les muscles pour pousser et bouger les jambes. Vous pourrez donc vous placer dans diverses positions sur la table d’accouchement. Il n’est par contre généralement pas possible de se lever ou de marcher.
La péridurale augmente la durée du travail d’environ 20 minutes. Pour compenser, elle est souvent associée à l’administration d’ocytocine synthétique, qui accélère le travail.
Comme pour tout acte médical, le risque 0 n’existe pas, bien qu’il soit limité. La complication la plus fréquente est une brèche accidentelle de la «dure-mère», la membrane qui protège la moelle épinière. À la clé, des maux de tête après l’accouchement. S’ils ne passent pas après 48 heures, l’anesthésiste peut réinjecter un peu de votre sang pour colmater la brèche.
Vous pouvez vous décider le jour même, pendant le travail. Une prise de sang sera de toute façon réalisée avant l’accouchement pour vérifier que vous ne présentez pas de contre-indications à la péridurale, comme un trouble de la coagulation. Vous serez donc libre de choisir, jusqu’à la fin!
Que vous décidiez d’opter pour la péridurale ou pas, veillez à suivre des séances de préparation à l’accouchement. Vous y apprendrez à mieux gérer la douleur et les bonnes positions pour favoriser une arrivée sereine de votre bébé.