Maison et enfants: une source de stress

Lorsqu’on parle de stress, on pense souvent au travail. Mais les contraintes liées à la gestion d’une maison et du quotidien d’une famille sont elles aussi une grande source de stress et d’épuisement… À tel point qu’on évoque le «burn-out parental».

Gérer une famille, c’est quoi? Deux à trois repas par jour; le ménage, la lessive, la vaisselle; les impératifs scolaires des enfants… Sans oublier les extras: l’administratif, la voiture, les rendez-vous médicaux, les travaux, les vacances, on en passe! Tout cela, c’est la vie, mais c’est du travail aussi, qui s’ajoute bien souvent au «vrai» travail – c’est-à-dire celui pour lequel vous êtes payé(e). Ces nombreuses tâches à gérer de front peuvent provoquer beaucoup de stress et de fatigue chez les parents.

Lorsque les parents sont exposés à un stress parental chronique et qu’ils n’ont pas de ressources suffisantes pour compenser, ils peuvent développer un véritable syndrome d’épuisement appelé «burn-out parental». On distingue 3 symptômes caractéristiques:

• L’épuisement, qui peut être physique (une fatigue intense que le repos ne suffit pas à soulager), émotionnel («je n’en peux plus») et/ou cognitif («je n’arrive plus à réfléchir»).
• La distance affective avec les enfants, qui s’installe quand l’épuisement se maintient. Trop fatigué, le parent n’a plus l’énergie pour s’investir dans la relation. Il n’accorde plus autant d’importance à ce que ses enfants ressentent, il n’arrive plus à leur montrer combien il les aime…
• La perte d’efficacité et d’épanouissement dans son rôle de parent: malgré tous les efforts du parent, il ou elle ne parvient plus à bien exercer son rôle, ni à y prendre du plaisir.

Ce qui doit alerter la personne? Le contraste entre le parent qu’il a été et qu’il est aujourd’hui. Il ne se reconnaît plus. Il pense qu’il n’est plus le bon père/la bonne mère qu’il a été pour ses enfants et en a honte.

Vous pouvez faire un test en ligne, validé scientifiquement, pour vous aider à savoir si vous présentez des symptômes de burn-out parental ou si vous êtes à risque. En effet, il existe toute une série de facteurs de risque (isolement, fatigue, hyper investissement, volonté de perfection, difficulté à dire non…) ou de protection (aide des proches, soutien du conjoint, capacité à exprimer ses émotions, tolérance aux erreurs…). Lorsque la balance entre les deux est trop longtemps déséquilibrée, le parent peut sombrer dans le burn-out.

• Identifier ses facteurs de risque au burn-out parental et chercher comment augmenter ses facteurs de protection pour les contrebalancer
• Ne pas se limiter à son rôle de parent : prendre du temps pour soi et en couple
• Ne pas idéaliser la parentalité: il y a des moments difficiles, c’est normal et il faut s’y préparer
• Accepter qu’il est impossible d’être un parent parfait
• Prévoir des activités avec ses enfants qui soient épanouissantes à la fois pour l’enfant et pour le parent

Si vous vous sentez épuisé(e), il est important d’en parler à un proche ou un spécialiste et de chercher de l’aide. Il existe des ateliers à destination des parents épuisés, des associations spécialisées pour vous accompagner (ONE, ligue des familles, plannings familiaux…) et des réseaux de solidarité pour vous soulager.

Sources

www.burnoutparental.com

Moïra MIKOLAJCZAK, Isabelle ROSKAM, Le burn-out parental –l’éviter et s’en sortir, éd. Odile Jacob, 2017