Comment en est-on arrivé là ?
L’usage excessif et inapproprié d’antibiotiques a favorisé la sélection de bactéries résistantes. Pendant des décennies, on prescrivait parfois un antibiotique "au cas où", sans certitude de la nature de l’infection. Résultat : les bactéries les plus faibles ont été éliminées… et les plus résistantes ont survécu. Il arrive aussi que les patients ne terminent pas toujours leur traitement, ce qui laisse aux bactéries le temps de s’adapter.
Le problème s’est amplifié avec l’usage répété d’antibiotiques à large spectre. Ces médicaments puissants peuvent éliminer un grand nombre de bactéries différentes en même temps, y compris celles qui composent notre flore naturelle et nous protègent. Or, en balayant tout sur leur passage, ils favorisent la sélection des bactéries les plus résistantes. Petit à petit, celles-ci deviennent plus difficiles à éliminer… et les infections qu’elles provoquent, plus compliquées à traiter.
Aujourd’hui, les professionnels de santé privilégient les antibiotiques à spectre étroit. Ces traitements ciblent uniquement la bactérie responsable de l’infection, sans perturber inutilement l’équilibre du microbiote ni encourager l’antibiorésistance. Mais pour faire ce choix de manière éclairée, il faut un diagnostic précis. D’où l’importance de consulter un médecin avant toute prise d’antibiotiques.